L’an 14 approche, et avec lui, la cascade de célébrations liées au centenaire de la Grande Guerre. Dans les rédactions, chez les éditeurs, au sein des services culturels de toutes sortes d’institutions, chacun se prépare, fourbit ses armes et fait le compte de ses atouts… Comment surnager dans cet océan de commémorations plus ou moins opportunes ? C’est à qui dénichera la famille-martyr ou le collectionneur original. Les uns vont ressortir des photos de « l’arrière », d’autres faire l’inventaire de l’art des tranchées : obus sculptés ou tatouages de Poilus… Avant même que n’approchent le centenaire de Sarajevo (le 28 juin) et celui de la mobilisation générale (le 1er août), les Français auront tout redécouvert, tout réappris de Verdun aussi bien que de la Marne, de Foch et Clemenceau autant que de Jaurès et Gallieni !
Pour tout vous dire, cet assaut de réminiscence me pèse un peu. Une fois de plus, je forme des vœux pour que l’histoire ne disparaisse pas derrière la mémoire, pour que l’étude critique des sources ne soit pas balayée par l’habituel ressassement des vieilles légendes. A l’époque où je présentais, chaque matin à l’aube, une chronique radiophonique intitulée « Zoom arrière », j’essayais de faire en sorte que les anniversaires et les célébrations ne soient que le prétexte d’analyses neuves et de réflexions libres. Je ne suis pas certain, hélas, que tous nos hérauts médiatiques feront preuve, l’année prochaine, du même genre de scrupules…
2013 aura été l’année du bicentenaire de Wagner et de Verdi, du bicentenaire aussi de la bataille de Leipzig, du quadricentenaire de la naissance de Le Nôtre et de la naissance de Diderot. 2014 pourrait être le millésime du bicentenaire de la chute de Napoléon, celui du tricentenaire de la naissance de Vernet. Mais je crains fort qu’en fait, la Première Guerre mondiale n’éclipse tout le reste – comme la Révolution française en 1989, comme Mozart en 1991. Au risque de voir les gens se détourner, par une lassitude bien légitime, de ce qui aurait dû les intéresser.
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- Guy : Très triste de cette nouvelle, le partage de l’Histoir e que vous avez débuté...
- cigale : Je n’en crois pas mes yeux ! Quelqu’un a-t-il pour mission de saborder...
- Frédérick : Bonjour, Franck ! Inconditionnel de votre émission et sachant la difficulté de...
- Laurent RACINE : Bonjour, Il n’est pas une journée sans que l’Histoir e, ses...
- DELCAMBRE Michel : Bonjour, N°1 et 2 sur l’histoir e de paris = bien mais quel est a...
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En même temps la première guerre a constitué un tel bouleversement et a eu une telle influence sur le 20ème siècle qu’elle a d’ailleurs ouvert (et qui a peut être été clos par la chute du mur de Berlin), qu’il est difficile d’éviter cette éclipse.