Vous êtes chaque semaine plus nombreux à me marquer votre amitié et votre soutien. Dans la rue, dans le train, dans les magasins – et naturellement par le biais des réseaux sociaux, de ce site et de celui de la radio– vous m’associez à vos doutes et me confiez vos rages. Dimanche dernier, je m’en suis fait l’écho : j’ai formulé l’exaspération de nombre d’entre nous à l’égard des poids et des entraves qui, au quotidien, nous accablent.
Je persisterai, cette année, à vous faire partager mes colères. Ai-je le choix ? Tout pétri d’une histoire magnifique et dont je ne cesse de mesurer l’obligation, tout imprégné de la beauté de notre langue, de la splendeur de notre patrimoine, de la grandeur de nos institutions, de l’exceptionnel destin de notre pays, je lutte chaque jour, à mon humble niveau, contre les affadissements et les reculs dont s’accommoderait si volontiers l’époque.
Ces derniers jours, j’ai pu comparer les vœux télévisés de M. Hollande et ceux de Mme Merkel – tellement « continentaux » dans leur forme banale et leur fond prosaïque – avec la traditionnelle allocution de Noël de la reine Elisabeth. Quelle « classe », chez celle-ci ! Quelle hauteur de vues ! Quelle sereine inscription dans la durée et la continuité… Je n’ai certes pas la naïveté de croire qu’une harangue annuelle puisse infléchir, si peu que ce soit, la destinée d’un peuple ; mais je suis certain, en revanche, qu’elle traduit un état d’esprit. Et de ce point de vue, je m’avoue plus sensible aux propos de la reine d’Angleterre qu’à ceux de nos interchangeables dirigeants. Que ne prennent-ils exemple ?
En ce Nouvel An 2014, il me reste à souhaiter à chacune et chacun d’entre vous une année pleine de rêves et d’accomplissements. Au-delà, mes vœux iront à cette collectivité remarquable que nous formons depuis si longtemps – mais pour combien de temps encore ?
La Monarchie héréditaire n’a pas que des avantages, loin s’en faut. Mais Elisabeth règne depuis soixante ans. Elle a pris le flambeau de son père George-Berty si bien rendu dans « le discours d’un Roi ». Elle a connu Churchill et Cameron, Pie XII et François, Auriol et Hollande: quel recul sur la vie et l’histoire des hommes!
Merci pour cette humeur si pertinente, et tous mes voeux de belles émissions pour 2014.
A noter qu’il est plus simple de faire preuve d’une certaine hauteur de vue lorsque que l’on est chef d’état mais sans avoir à s’occuper de politique =)
Bonne année!
Sa Majesté la Reine Elizabeth II est une très grande dame qui a le sens du devoir avant tout. Elle fait souvent l’objet de moqueries de la part des Français ce qui m’exaspère car pour moi elle est unique et un exemple. J’ai eu le bonheur (oui le bonheur) de travailler pendant 39 ans pour les Britanniques. Ils ont l’esprit pratique, travaillent sérieusement sans se prendre au sérieux (même les personnes hauts dans la hiérarchie) et font face à l’adversité avec courage. Bon nombre de politiciens et de responsables d’entreprises en France qui ne vivent que pour leurs titres et avantages feraient bien d’en prendre exemple. Sa Majesté m’a octroyé il y a quelques années une distinction honorifique à titre étranger (Membre de l’Ordre de l’Empire Britannique) ce dont je suis très fière.
Monsieur Ferrand, vous l’aurez compris, je partage votre admiration pour la Reine! Vive Elizabeth!
La reine n’a qu’un rôle consultatif, c’est plus facile!!! mais je suis d’accord avec vous, c’est une femme en tout point remarquable.
Je vous souhaite un arc-en-ciel de bonheur pour cette année 2014.
Bien amicalement !