Très bonne année 2013 !

 

Mes chers amis,

Les derniers grains du sablier de 2012 sont en train de s’écouler – et forcément, une pointe de nostalgie s’attache à leur sillage… L’heure est aux bilans, qu’on les aime ou non. Si j’en crois les journalistes qui, sans trêve, me parlent d’un regain d’intérêt général pour l’histoire, la période est faste pour les amoureux du passé que nous sommes. Il n’est, pour s’en convaincre, que de jeter un coup d’œil aux couvertures des magazines et des ouvrages publiés en cette période de fêtes !

À mes yeux, cette année restera celle, aussi, de mon entrée dans la prestigieuse cohorte des chevaliers des Arts et Lettres ; j’y vois une responsabilité nouvelle, et un encouragement à m’immiscer un tantinet dans les débats de la Cité. Ainsi, ceux engagés sur la place réservée à l’histoire dans les programmes scolaires ne me laissent-ils pas indifférent ; et je ne manque jamais une occasion de dénoncer la manière actuelle d’enseigner cette matière à l’école. Comptez sur moi pour continuer en ce sens.

 

Franck Ferrand - livre - Portraits de cour

© Photos : Ludovic Baron

Une fausse nouvelle – bien vite reprise par certains bloggeurs… – a laissé croire à nombre d’entre vous que « L’ombre d’un doute » allait disparaître des grilles de France 3 ; en vérité, si nous quittons la deuxième partie de soirée, c’est pour mieux investir la première ! Et je crois qu’il y a là matière à se réjouir. Bientôt – en avril et juin – nous vous proposerons, dès 20h35, de grandes virées exploratoires à travers les méandres du Louvre et ceux de Venise, sans perdre de vue ce qui a fait le succès de cette émission : l’accent mis sur les zones d’ombre de chaque sujet. Le grand succès d’une première tentative, consacrée en mai à l’Elysée, laisse plutôt bien augurer de cet avenir tout tracé… En attendant, j’attire votre attention sur l’audace des quatre derniers numéros conçus dans le format initial : on y traitera de l’affaire Corneille-Molière (dès le 9 janvier), de la fin des Romanov, des accointances du duc de Windsor avec le régime nazi et, last but not least, des femmes engagées dans l’Armée Rouge, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Pour ce qui est de notre rendez-vous « Au cœur de l’histoire », sur Europe 1, ce millésime aura, je crois, laissé à la plupart d’entre nous de beaux souvenirs. Les quelque 200 émissions inédites que nous vous avons proposées cette année abordaient la plupart des époques et des civilisations et, tout en faisant une part non négligeable aux pérégrinations in situ – notamment à Etretat, à la Comédie-française, à la cathédrale Alexandre-Nevski, à Copenhague, à Notre-Dame de Paris ou à Versailles – a su faire la part des sujets graves – de la guerre de Vendée aux Lebensborn – et des sujets plus légers – récemment encore avec la saga du chocolat et celle du Père-Noël… Nous avons célébré quelques grands anniversaires : ceux de Rousseau, de Le Vau, de Massenet, notamment ; nous parlerons bientôt de Le Nôtre et de Wagner ! Certes, la nouvelle formule inaugurée en septembre a fait grincer quelques dents ; et je comprends que les plus fidèles d’entre vous aient pu y trouver à redire ; mais à l’usage ,il me paraît qu’elle offre une variété, un dynamisme, un rythme bien supérieurs à ceux de la formule précédente.

Quant à l’actualité éditoriale… Jamais, avant 2012, je n’avais été à ce point présent dans les librairies. Ma participation à de beaux projets conduits sous la bannière de Flammarion – les 1001 Batailles et Paris, la ville à remonter le temps – explique en partie cette suractivité ; mais en partie seulement. En octobre est paru le second volume des adaptations de l’émission « Au cœur de l’histoire » : une sélection de chapitres violents et forts, réunis sous un titre-choc : Du sang sur l’Histoire. Enfin, sortait en novembre le fruit d’une collaboration de dix-huit mois avec mon vieil ami Stéphane Bern : un beau livre présentant, aux Éditions du Chêne, plus de 300 portraits de souverains, du Moyen-Age à nos jours. Ces Portraits de Cour ont remporté un vif succès ; ils ont aussi eu le mérite de prouver, s’il en était besoin, qu’entre Stéphane et moi, l’amitié et la complicité seront toujours plus fortes que cet esprit de concurrence où l’on voudrait nous enfermer. Pour ce qui est de l’année qui vient, elle verra paraître, si tout va bien, aux Editions Plon, un Dictionnaire amoureux de Versailles auquel je travaille en ce moment, ainsi qu’une ou deux surprises, assez amusantes à préparer – je ne puis vous en dire davantage.

Nous attendons tous beaucoup de 2013, en dépit des prévisions alarmistes qui fleurissent un peu partout, à propos de l’économie et de la société. Pour avoir beaucoup étudié le passé de notre pays, je puis vous confirmer qu’au fil des siècles, les grands périls n’ont pas manqué pour la France, et qu’elle les a, jusqu’à ce jour, toujours surmontés. Si j’osais, je dirais que « la France en a vu d’autres » ! Espérons que les mois qui viennent, dans l’édition, à la radio et à la télévision – voire dans la Presse, qui sait ? – m’offriront de nombreuses occasions de vous distraire encore et de vous interpeller tout à la fois, en ressuscitant pour vous quelques grands moments d’autrefois.


A tous et à toutes, mes chers amis, je souhaite une année pleine de joie, de travail, de rires et d’approfondissements dans tous les domaines ! Nous aimons l’histoire ; transmettons à d’autres cette passion nourrissante et salvatrice !

Franck Ferrand