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Le château de Versailles n’est pas mort au soir du 6 octobre 1789, avec le retour de la Cour à Paris. En vérité, l’Histoire n’a jamais cessé de visiter cette maison, de l’installation des Alliés, en 1814 et 1815, au sommet des chefs d’Etat de 1982, en passant par la proclamation de l’Empire allemand en 1871 ou la signature de la paix en 1919. La constitution de la IIIe République a été votée dans ses murs, quatre assemblées y ont siégé à plein temps, quinze présidents de la République s’y sont fait élire… Nombre de grands personnages y ont été reçus, de la reine Victoria à sa descendante Elizabeth II, du tsar Nicolas II au président Kennedy. Il y a plus fascinant encore.
C’est l’incroyable activité de ces acteurs de l’ombre qui, de Fontaine à Nolhac, de Nepveu à Mauricheau-Beaupré, de Questel à Van der Kemp, ont lutté, chacun à sa manière, pour sauver le domaine des rois – d’abord de la rage des hommes, des ravages du temps ensuite. La Révolution a épargné le château, l’Empire et la Restauration l’ont entretenu, la Monarchie de Juillet l’a converti en musée d’Histoire… Redécouvert dans sa vérité à l’aube du XXe siècle, le château va dès lors faire l’objet d’une réhabilitation progressive, marquée par les campagnes de sauvegarde de 1925-1932 et de 1952-1957. Cette aventure captivante méritait d’être racontée, comme en prélude au sauvetage actuel des jardins et à la mise en place du Grand Versailles inspiré du Grand Louvre. Une chronique haute en couleurs du château de Versailles – à la fois symbole politique, témoignage historique et legs artistique.
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