Mardi 25 mars. Partagé. Entre admiration et pincement au cœur. Car au dernier étage du Siège de France Télévisions, Muriel Rosé a réuni ses amis pour annoncer officiellement qu’elle tirait sa révérence. Après bien des années de bons et loyaux services, cette grande dame de l’Audiovisuel public choisit ainsi de retrouver sa liberté… Dans une époque où tant de personnes bien plus âgées qu’elle se cramponnent à leurs postes, je suis heureux de voir que certaines sont capables de « passer à autre chose ». Mais le serai-je, quand va venir mon tour ? J’en suis persuadé ; je ne voudrais pas être dupe de moi-même.
Amusé. Grâce aux bons offices de mon ami François Parmentier, chef de cabinet du maire de Versailles – je suis tenté d’écrire « des maires de Versailles », car il en est à son troisième ! – j’ai pu découvrir en avant-première, au cours d’un dîner plein d’esprit, le texte de la « Dictée de Versailles », organisée par le Lions Club local au bénéfice des malades d’Alzheimer, et que j’aurai l’honneur d’animer, le samedi 5 avril. Jeux de mots, chausse-trapes, petits défis : Dieu que notre langue est belle, et difficile, et amusante quand on sait la prendre du bon côté !
Jeudi 27 mars. Intrigué. Henri de Castries, le président du groupe Axa, a mis son auditorium de l’avenue Matignon à la disposition de Roland de L’Espée et de la Société des Amis de Versailles, pour un échange autour de mon Dictionnaire amoureux. Plus de deux cents sociétaires sont venus. Après la causerie elle-même, les signatures – qui se prolongeront fort tard – me permettent de bavarder avec des passionnés de toutes sortes : des érudits, des dilettantes, des urticants, les archi-spécialistes, les contemplatifs… J’ai toujours pressenti, et j’ai souvent dit, qu’il y avait mille façons d’aimer Versailles.
Samedi 29 mars. Heureux. Moi qui ne donne pas assez de temps à mes proches, voilà que, pour une fois, je passe la journée entière avec mon frère, en tête-à-tête. Il nous conduit – sportivement – vers ma thébaïde normande, où nous passons une partie de la journée à prendre des cotes, en vue de grands travaux, et à tracer des plans sur la comète… Est-ce l’air iodé, l’exaltation du projet ou simplement la joie de ce moment partagé ? Je me sens pousser des ailes, en tout cas ; et pour un peu, j’oublierais les fatigues d’une semaine de travail un peu trop intense…