La semaine de Franck

IMG_6001Lundi 26 et mardi 27 mai. Me voilà embarqué à Toulon – convié par ma complice Clémentine Portier-Kaltenbach – sur l’énorme, sur l’impressionnant Dixmude, un des trois porte-hélicoptères de la Marine nationale. A l’initiative du capitaine de vaisseau Loïc Finaz, écrivain de Marine, et du Centre d’études supérieures de la Marine, nous allons assister, en mer, à toutes sortes d’exercices : décollages et appontages d’hélicos, tir de missile, simulations d’attaque et de défense, largage et récupération d’engins amphibie, etc. Le sérieux, le dévouement, l’abnégation même de tous ces engagés me ferait chaud au cœur, si je n’avais à l’esprit, dans le même temps, les restrictions budgétaires fatales qui les guettent… J’observe un impeccable ballet aéronautique, et ressasse en moi cette question : est-il possible que la France – première ou deuxième puissance maritime du monde, selon les classements – en vienne à perdre un jour ou l’autre cette position héritée de son histoire ? Et tout cela pourquoi ? Pour sauvegarder des budgets sociaux ?

Vendredi 30 mai. Avec une bonne semaine de retard sur sa diffusion par TMC, je visionne enfin le dernier épisode de la série britanniqueAgatha Christie’sPoirot. J’attendais cette adaptation de l’ultime enquête de mon héros favori, magistralement, définitivement incarné par David Suchet. Il s’agit de l’adaptation de Curtain – devenu en France : Hercule Poirot quitte la scène – le dernier roman publié du vivant de la Reine du crime, à l’été 1975. Elle y exécute proprement son détective, à l’issue d’une enquête funèbre au dénouement sidérant. Nulle mauvaise surprise : adaptation soignée, interprétation idoine… Puisqu’il s’agit de la version doublée, je regrette seulement que Roger Carel n’ait pu prêter jusqu’au bout sa voix au personnage. Les retrouvailles tardives de Poirot et du capitaine Hastings ont quelque chose de poignant. Mais comme je le craignais, l’agonie du petit Belge n’en est pas moins pénible : il est difficile de faire le deuil d’un personnage que l’on a aimé, suivi pendant un quart de siècle… Et j’imagine les sentiments mêlés qu’a dû éprouver sir David :joie de l’œuvre accomplie, en même temps quedéchirement d’abandonner son alter ego. Pour la peine, je me replonge dans les premières saisons – et me dis que nous avions vingt-cinq ans de moins…

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Alésia, la supercherie dévoilée

« Alésia, la supercherie dévoilée » (Europe 1 et Pygmalion) 2014

 

Il y a 150 ans, Napoléon III, sur le rapport d’une commission, décidait de situer Alésia en Bourgogne, en Côte-d’Or, sur la commune d’Alise-Sainte-Reine. Cette localisation a été acceptée, depuis lors, par une large majorité d’historiens et d’archéologues ; on vient même d’y fonder un complexe touristique, appelé MuséoParc Alésia.

 

Franck Ferrand - livre - Alésia, la supercherie dévoilée

Pourtant, depuis 150 ans, des voix ne cessent de clamer qu’on a fait erreur, que cette localisation est fausse, que le site officiel d’Alésia ne correspond pas à la description qu’en donne Jules César dans sa Guerre des Gaules !

Pourquoi refuser d’entendre leurs arguments ?

Pour la première fois, une équipe d’érudits polyvalents a uni ses efforts pour démontrer, point par point, qu’il est impossible de localiser Alésia en Côte-d’Or. Impossible pour des raisons multiples, liées à l’emplacement, à la conformation et aux dimensions du site, à la nature de ses vestiges et à leur disposition, à des contraintes stratégiques et tactiques – et aux contingences pratiques : hygiène, eau…

Autour de Danielle Porte, maître de conférences honoraire à Paris-IV Sorbonne, ces experts ont travaillé avec rigueur, sans concession. Or, François Chambon, Bernard Gay, Yannick Jaouen, Arnaud Lerossignol, Réné Marchand, Jacques Rodriguez, Régis Sébillotte et Eric de Vaulx nous livrent une conclusion sans appel : il faut aller chercher Alésia ailleurs. Préface de Franc Ferrand.

>lire le billet de Franck ferrand : Tant pis pour le MuséoParc !

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La semaine de Franck

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Samedi 17 mai. Dans la perspective des célébrations du 70ème anniversaire du D-Day, nous avons installé un studio de radio sur un authentique « Higgins Boat ». Cette barge, propriété de l’association « Challenge  LCVP » de Carentan,  est la dernière à fonctionner en Europe. Nous sommes frappés de la découvrir toute de bois – je croyais ces embarcations faites de métal – de taille modeste et d’équipement rudimentaire, pour le moins ! Tandis que nous cheminons, par le chenal et par la mer, en direction de la plage de Utah Beach, nous nous sentons gagnés par l’émotion. Le président de l’association nous livre le témoignage d’un vétéran du Débarquement, ancien pilote de barge ; et nous imaginons le fond du bateau rougi de sang, jonché de corps fauchés avant d’avoir pu mettre un pied sur la plage… A chaque navette, ceux qui descendaient dans le « Higgins Boat » devaient commencer par en évacuer les cadavres de leurs devanciers… Le courage, l’abnégation dont ces hommes ont fait preuve, voilà soixante-dix ans, nous emplit de respect.

Mardi 20 mai. Pour la première fois depuis longtemps, je peux enfin exposer les arguments de l’Alésia jurassienne devant un public non averti – ce que l’on appelle en général « le grand public ». Grâce à l’invitation de Cyril Hanouna et de son équipe à participer à leur joyeuse émission, j’ai la satisfaction de pouvoir expliquer à des non-initiés pourquoi il est rigoureusement impossible de situer la bataille d’Alésia en Bourgogne, à Alise-Sainte-Reine. Les réactions que je perçois dans la salle et au téléphone me confirment l’indignation du public devant cette vaste imposture. Et je me prends à rêver : s’il était possible d’intéresser au sujet un public vierge de tout a priori, il y a beau temps que la cause serait entendue… Merci à Cyril, à Renaud, à Pierre Bellemare et à toute l’équipe des « Pieds dans le plat » pour leur accueil toujours si bienveillant !

Samedi 24 mai. « Incroyables et Merveilleuses » : c’est le thème imaginé par Jacques Garcia pour un bal costumé au château du Champ-de-Bataille, dans l’Eure. Tout le monde a joué le jeu, et les dizaines de beaux invités en robe néoclassique pour les dames, en redingote à basques pour les messieurs – que dire des chapeaux et des plumes ? – confèrent un singulier relief aux décors raffinésdu maître de maison. Lorsque la compagnie, à l’issue d’un feu d’artifice, se retrouve dans les nouvelles serres aménagées sous la houlette de Patrick Pottier, c’est un régal pour les yeux : soies chamarrées et uniformes à brandebourg semblent avoir été conçus pour se découper sur ces verdures vaporeuses de plantes tropicales… De tels moments me paraissent un antidote aux petitesses moroses de l’époque. En un temps où le moindre luxe paraît suspect, où le plus petit  signe distinctif est montré du doigt comme je-ne-sais-quelle insulte à la pauvreté de certains – sinistrephilosophie – Jacques Garcia continue d’afficher son goût de l’élégance et de la rareté. Chapeau bas, monsieur !

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Tant pis pour le MuséoParc !

ALESIA 1Souvent j’ai préfacé des livres d’histoire. Jamais je n’en avais éprouvé autant de satisfaction. L’ouvrage collectif que publient les éditions Pygmalion , sous la direction de Danielle Porte, est de ceux qu’on a longtemps attendus, et qu’on déguste ligne à ligne, empli de gratitude envers les auteurs. Enfin, voici répertoriés tous les travers, tous les défauts, toutes les tares de l’Alésia officielle, sise en Bourgogne, en Côte-d’Or, sur la commune d’Alise-Sainte-Reine.

Depuis un siècle et demi – depuis que Napoléon III, par la grâce d’un décret impérial, a décidé que l’on situerait la victoire de Rome sur les Gaules en Bourgogne, dans le pays des anciens Eduens – de nombreux savants, dont certains de grand poids, se sont manifestés pour dénoncer au mieux une erreur, au pire une supercherie. Leurs arguments sont de trois ordres :

– d’abord, ils font remarquer que le site bourguignon du Mont Auxois ne correspond en rien – en rien ! – à la description détaillée qu’en donna Jules César, au Livre VII de sa Guerre des Gaules ;
– ensuite, ils soulignent les incohérences et les invraisemblances de ce site, trop petit, trop bas, trop ouvert, trop mal doté en eaux vives notamment ;
– enfin, ils rappellent que la conformation des lieux ne permet ni de situer, ni de comprendre les différentes étapes de l’Affrontement censé s’y être livré, en 52 avant JC.

Qu’importe aux pontes de l’archéologie nationale ; il y a longtemps qu’ils ont fait fi de toutes ces critiques.

Depuis cinquante ans – depuis qu’un certain André Berthier a découvert, en plein Jura, dans le pays des anciens Séquanes, un site qui, lui, correspond en détail, trait pour trait, à la description fournie par César – les critiques à l’encontre du site bourguignon se sont faites plus pressantes.

Qu’à cela ne tienne : le mépris et la morgue des prétendus détenteurs du savoir n’ont fait que croître en proportion.

De sorte qu’à force de négliger les textes et de les modifier, de distordre les réalités du terrain et d’interpréter abusivement les résultats de fouilles orientées, on en est venu à présenter comme une vérité établie ce qui, pour un esprit exigeant, apparaît comme impossible : la mythique Alésia se situerait en Bourgogne. Et que cesse la polémique !

Seulement voilà : hélas pour les ennemis de la logique, certains chercheurs sont têtus. C’est le cas de la petite équipe de militaires, d’ingénieurs, d’hydrauliciens, de numismates réunis par Danielle Porte, l’une des meilleures latinistes de la Sorbonne. Avec ordre et méthode, minutieusement – mais non sans humour – ces amoureux des faits posent aujourd’hui plusieurs dizaines de questions dérangeantes aux partisans du « grand site national » d’Alise-Sainte-Reine ; ils prouvent au passage qu’il convient désormais d’aller chercher ailleursles vestiges du siège et les traces de la bataille.

Tant pis pour le complexe touristique du MuséoParc Alésia, bâti depuis quelques années au mauvais endroit, à grand renfort de fonds publics ! Tant pis pour les innombrables ouvrages écrits sur de fausses bases, et pour les datations hasardeuses que cette errance aura suscitées !

L’essentiel, me semble-t-il, est que la vérité historique puisse enfin se faire jour.

PS : A ceux qui se demanderaient quelle importance peut avoir la localisation d’un événement vieux de plus de 2000 ans, je répondrai ceci : Alésia est un des épisodes fondateurs de l’histoire occidentale ; le resituer au bon endroit permettrait non seulement de mieux comprendre un événement jusqu’ici bien confus, mais de restituer leur importance à des ruines protohistoriques – celles de l’Alésia des Mandubiens – parmi les plus riches d’Europe. Actuellement, ces vestiges cyclopéens, perdus dans le Jura, sont désignés sur la Carte archéologique comme autant de « tas d’épierrement » et de « limites de parcelles agricoles » (sic) !

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La semaine de Franck

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Mardi 6 mai. Mon invité « au cœur de l’histoire », l’ancien alpiniste Pierre Mazeaud, manifeste une mauvaise humeur assez marquée ; il déclare à l’antenne que, s’il avait pensé devoir subir une demi-heure de récit de ma part – un récit relevant selon lui de « l’imagerie d’Epinal » – il aurait décliné mon invitation ! Cette incartade m’amuse plutôt ; et au fond, je comprends fort bien ce vieux monsieur, exaspéré par l’abîme séparant ce qu’il a pu connaître des chromos quelque peu râpés qu’en a retenus la mémoire commune. Surprise : le public, en revanche, réagit violemment : mon téléphone et ma boîte mail sont assaillis de messages de soutien. Et c’est mon tour d’être désemparé… La forme, me demandé-je, en viendrait-elle à primer sur le fond ? Et notre monde aseptisé ne serait-il plus capable d’accepter les sautes d’humeur d’un invité caractériel ? Pour un peu, la solidarité qui m’est témoignée me gênerait plus que l’impolitesse qui m’a été faite…

Jeudi 8 mai. Dîner avec mon ami Stéphane Bern – ce que nous ne prenons pas assez souvent le temps de faire. Stéphane rentre tout juste d’Orléans, où il a eu l’honneur de présider les fêtes annuelles en l’honneur de Jeanne d’Arc ; il est encore sous le coup d’une émotion communicative, et marqué par la ferveur de la population locale et par son attachement aux rites johanniques. Je comprends et partage son enthousiasme. Les Français n’ont pas, au même degré que les Britanniques, par exemple, le sens et le goût des célébrations historiques. On est d’autant plus empli de gratitude envers ceux de nos compatriotes qui savent entretenir leur mémoire, et la faire vivre.

Vendredi 9 mai. Voici donc, tout chaud sorti des presses, le petit dernier de la collection « Franck Ferrand présente », chez Pygmalion. Il s’agit d’un ouvrage collectif, répertoriant la quantité d’arguments s’opposant à localisation en Bourgogne du site historique du siège et de la bataille d’Alésia. Titre : « Alésia, la supercherie dévoilée ». Je soupèse l’ouvrage, le feuillette, le tourne et le retourne. Et je me sens partagé : d’un côté, la joie de contribuer, une fois encore, à combattre le mensonge historique du MuséoParc Alésia ; d’un autre, l’anxiété de devoir affronter, de nouveau, le mépris, les coups bas, la mauvaise foi et, disons-le, l’ignorance pleine de morgue des partisans de l’Alésia bourguignonne… En 2008, ces gens m’ont mené la vie dure ; il va me falloir, de nouveau, serrer les dents et faire le dos rond. C’est le prix à payer lorsqu’on refuse certaines compromissions…

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La semaine (en mer) de Franck

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Du dimanche 20 avril au dimanche 27 : Civitavecchia, Messine, Athènes, Izmir, Héraklion, La Valette… Il y a une magie de la croisière. Ce n’est pas vous qui allez vers le monde, c’est le monde qui paraît venir à vous. Vous vous endormezbien tranquillementen mer Tyrrhénienne, et vousréveillez au-delà du Détroit ; laissez l’Acropole après déjeuner, vous retrouvez, pour dîner, en vue de Smyrne… Vous emmenez avec vous votre petit monde, et, doucement bercé, sans effort, abolissez les distances. Franchissez les siècles.

Lundi 21 avril. Taormina. Je comprends – que dis-je ? en vérité,je partage – le goût des Britanniques pour les vues, les trouées, les perspectives, les panoramas.Or, ce coin de Sicile, en surplomb de la mer, au pied de l’Etna blanchi de neige, en offre à revendre : cascade de points de vue genre « théâtre en ruines à la Piranèse », « ruelle sombre aux bougainvillées », « terrasse avec vue sur la baie bleue ridée »… L’œil est sans cesse appelé, retenu, caressé – comment font les gens du cru pour supporter tant de beauté ?

Jeudi 24 avril. Ephèse. Désordre et foule. Soulèvement de poussière. Agglutinement d’essaims, de groupes, de hordes touristiques… Je veux bien jouer les démagogues et feindre de passer outre, vient tout de même un moment où l’amoncellement des cars, des guides, des farandoles et des boutiques de souvenirs me paraît venir à bout des sites les plus merveilleux. Et que penser des dommages que ce piétinement quotidien doit faire courir aux vestiges de l’antique et superbe cité ? Mon navire pour un coin tranquille !

Vendredi 25 avril. Cnossos. Cela devait faire un bon quart de siècle que je rêvais des vestiges riants et colorés de la civilisation crétoise antique – minoenne, pour employer le terme consacré. Et cela faisait presque aussi longtemps que je repoussais l’échéance, craignant d’être déçu. L’archéologue Arthur Evans n’a-t-il pas été accusé, depuis un siècle, d’avoir réinventé le passé à grand renfort de béton armé, et rebâti un palais de Cnossos à sa fantaisie ? Eh bien, pour reprendre – de mémoire – Google est ici capricieux – la formule de Jean-Jacques à propos des arènes de Nîmes : « Le contentement passa l’attente ». Tout me plaît, ici ; j’ai l’impression forte et troublante d’être chez moi, de me sentir en harmonie profonde avec cette curieuse civilisation, vieille de vingt-cinq siècles. C’est décidé : sitôt de retour à Paris, je me penche enfin, sérieusement, sur ces danseuses bouclées et ces sauteurs de taureaux, et sur leur monde idéal de vagues noires, de spirales rouges et de volutes turquoise…

Dimanche 27. La Valette. Messe dominicale en la cathédrale Saint-Jean, festonnée d’or, adornée de fresques. Imaginez, au milieu d’un très riche mobilier d’argent rutilant, une dizaine d’officiants précédés d’une cohorte d’enfants de chœur, une chorale superbe soutenue par les accents de deux buffets d’orgue, pas moins, et la foule des fidèles clamant les respons en latin… La superbe cérémonie clôt en apothéose une semaine intense et riche. Où l’homme de la Manche et de l’Atlantique ne doit pas rechigner à s’incliner devant les trésors méditerranéens.

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La semaine de Franck

nave-2698Il y a une vingtaine d’années – déjà… – l’on jouait à la Gaîté une pièce de Besset intitulée Ce qui arrive et ce qu’on attend. Ce titre conviendrait assez à la semaine que je viens de vivre, faite d’attentes, d’appréhensions, d’échos, de reports, de dénouements en cascade. Quelques exemples parmi dix ou douze :

Lundi 14 avril. Cela fait des années que j’attendais ce deux-cent-cinquantième anniversaire de la mort de Mme de Pompadour. Le souvenir de la Marquise – comme on l’appelait jadis – a  joué un rôle important dans ma vie ; au moins depuis l’écriture du Bal des Ifs – ses Mémoires apocryphes, rééditésl’année dernièreen format de poche. Finalement, la célébration prendra la forme – intime – d’une promenade en petit comité dans les appartements versaillais de la dame, sous la conduite d’un Marc Fumaroli aimable, savoureux, pas pontifiant pour deux sous. Inattendu.

Mardi 15 avril. Nous l’aurons attendue aussi, cette « vague de sondages » radiophoniques, en espérant tout bas qu’elle confirmerait les frémissements remarqués en janvier. Eh bien, nous n’avons pas été déçus : Europe 1 fait un triomphe sur tous les créneaux, auprès de tous les publics ! Des centaines de milliers d’auditeurs nous rejoignent, amenuisantencore l’écart qui nous sépare de RTL et de France Inter, et nous laissant espérer un avenir digne du temps où la station de la rue François Ier était « première radio de France »… Ma propre émission enregistre un bond de 43% en un an ! Du coup, rompant avec les prudences d’une époque pleine de doutes et de scrupules, nous profitons de l’euphorie ambiante pour sabler,au pied levé, un champagne …fort attendu.

Jeudi 17 avril. Depuis des semaines, nous attendions le moment où nous pourrions enregistrer le « pilote » du nouveau rendez-vous estival que nous proposerons aux auditeurs. « Nous », c’est Alain Cirou, Nicolas Carreau et moi ; l’émission devrait s’appeler « Les origines du futur », et nous offrir, tous les samedis matins, de belles occasions de marier – comme nous aimons le faire – la science et l’histoire. Tout arrive…

Samedi 19 avril. Ainsi le moment est-il arrivé, de boucler mes valises et de rejoindre le grand navire qui, sur les quais romains de Civitavecchia, attend les passagers de la croisière « Historia ». J’ai hâte de parcourir enfin ce paquebot «avec tous ses compartiments, avec toutes ces portes que l’on peut ouvrir et fermer » tel un « beau joujou », pour reprendre l’image de Paul Claudel, dans Partage de Midi. Nous attendent Athènes, Ephèse, Cnossos et La Valette où j’ai grand hâte d’accoster. Méditerranée, j’arrive !

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